Pardon, j'y ai mis les pattes par erreur =X [Libre]

Un petit matin comme les autres se leva sur la forêt du Cerf-Blanc. Baignant les bois de sa douce lumière pâle, les premiers rayons de soleil pointèrent dans l'horizon et se déversèrent en chassant les Ténèbres nocturnes. Etoile de Topaze observait le levé du jour depuis le seuil de sa Tanière. Dissimulé derrière un fin rideau de fougère, le matou tigré était paisiblement assis alors que les oiseaux sortaient le bec et commençaient leur long chant mélancolique hivernale. Oui, hivernale car malgré le printemps qui aparaissait tantôt, la majeur partie du temps les températures étaient effroyablement basses. Un frisson ébranla le jeune chef alors qu'une légère brise soufflait entre les branchages. Une journée fraiche et agréable s'annonçait. Dans un bond, Etoile de Topaze fut debout et écartait les végétaux de violents coups d'épaule. Une lueur déterminée scintilla un court instant au fond de ses iris.

"Que tous les chats en âge de chasser se réunissent au pied du promontoir pour un assemblée du clan." Tonna-t-il en sautant lestement au pied de sa Grotte sur-élevée avant de se hisser en haut de la corniche de granit.

Un à un, les félins se trainèrent dehors, les yeux brumeux et la démarche chancelante. Le minou brun rayé gratta nerveusement la pierre lisse du bout des griffes.

"Aujourd'hui, j'annonce officiellement qu'il faut protéger coriacement les frontières. Nous sommes en temps de paix, soit. Mais qui dit paix, dit guerre ! Et je tiens à nous préparer au mieux. Linceul de Fougère [PNJ], tu prendras un petit groupe de guerrier et d'apprenti avec toi et je vous donne la journée pour faire le tour des Frontières." Une hésitation coupa l'élant d'Etoile de Topaze et les mots restèrent coincer au fond de sa gorge alors qu'il réfléchissait."Lune Eternelle, tu prendras mon apprenti avec toi et Nuage de Framboise ainsi que Rouge Sang ; Vous quadrillerez le territoir dans sa totalité. Je vous attends demain aux aurores. Petite Queue ? Toi, les autres anciens et quelques apprentis entamerez la fortification des Barrières du camp. Cette tâche n'est pas à négliger tu le sais très bien !"

D'une oeillade appuyée d'un froncement de sourcils, Etoile de Topaze fit comprendre au vieil ancien décharné l'importance de sa mission. Le jeune meneur promena un regard brillant de satisfaction sur la foule. Toutes les bouches étaient grandes ouvertes et les paupières écarquillaient. Il avait fait son effet. D'une sèche ondulation de la queue, Etoile de Topaze clôtura l'assemblée du clan et fit volte-face avant de se précipiter vers le tunnel d'ajoncs.

"J'ai moi même une tâche importante." Gronga-t-il dans ses moustaches.

Les feuilles détrempée collaient au pelage propre et sogneusement toiletté d'Etoile de Topaze. D'un pas animé, il fondit dans le corridor de ronces et réaparrut dans la seconde à l'autre bout de celui-ci. Il fila ventre-à-terre dans les buissons. Il savait où il allait. Après de longues minutes de folle galopage, le félin stoppa net en lisière de clairière.

"Noiro ?" Murmura-t-il d'un ton plein d'hésitations.

Un silence morne lui répondit. Patte après patte, il s'engagea dans l'herbe tendre et grasse en tournant la tête de tous les côtés, les sens aux aguets. Une brindille craqua, des pies s'envolèrent affolées. Etoile de Topaze se figea.

"Noiro ?" Répéta-t-il en sondant les alentours de ses yeux perçants.

Les épineux frémirent sur sa droite et le son des martellements de coussinet retentit tel un tambour de guerre dans la tête du jeune chef inconscient.

"Oui Etoile de Topaze. Je suis là. Que me veux-tu ? Auriez-vous encore besoin d'herbe à chat ? La maladie persisterait-elle même après la mauvaise saison ? Non suis-je bête tu ne serais sans doute pas venu en personne. Alors ?"

Il fronça les sourcils. Pas de ces froncements incongrus qui définissent l'incompréhension ... Plutôt de ceux qui accentuent le malaise et démontrent l'anxiété. Un scintillement teinté d'inquiétude brillait au fond de ses yeux émeraudes. Ses muscles tendus saillaient sous son fin pelage brun-tigré et les cognements irréguliers de son coeur faisaient trembler son large poitrail.

"L'heure est grave, Noiro." Gronda le jeune Chef en redressant la tête pour défier son interlocuteur du regard. "Je sais que tu n'es qu'un chat de bipède, et que ces affaires ne t'intéressent point, néanmoins je ne suis pas venu jusqu'ici pour te tenir la causette ou prendre de tes nouvelles."

Etoile de Topaze prit une grande inspiration pour calmer la folie de son coeur emballé. Le grand matou fit rouler ses épaules noueuses et se rapprocha du félin svelte dont la fourrure noir brillait d'une pâle lueur argentée dans le petit matin naissant. Son museau frôla celui du domestique dans un grondement.

"Tu ne peux rester éternellement en dehors des histoires de clan."Murmura Etoile de Topaze en plissant les paupières pour chercher le regard de l'autre. "Comment crois-tu qu'ils réagiront, les chats en colère, lorsqu'ils passeront sur ton territoire pour attaquer les miens ? Penses-tu sincèrement qu'ils te laisseront tranquillement te repaître de la scène, toi, une potentielle sentinelle ?"

Un ricanement sinistre échappa Chef de clan.

"Tu serais hypocrite de le croire." Acheva-t-il dans un souffle.

Une expression désolée s'inscrivit sur les traits fatigués et las d'Etoile de Topaze.

Une faible lumière pâle dévoilait à moitié mon museau frémissant. Le corps accroupis dans l'ombre, j'observais Noiro se raidir et l'étincelle qui vacilla quelques secondes au fond de ses yeux me prépara à une réponse cinglante. Ma gorge se noua. J'avais probablement été trop brutal avec le solitaire. Je compris à l'instant que les mots avaient mal été choisis. J'inspirais profondément alors que Noiro entamé sa longue réplique dont chaque parole était loin d'être mâchée.

"Tout d'abord je ne suis PAS un chat de bipéde. Mon bipéde est MORT. Je ne dépend de PERSONNE. En plus les chats de bipédes ne sont pas stupide parce que se sont des chats de bipédes et vos apprioris montre que vous n'êtes pas plus intelligents et que peu matures. De plus je ne suis peu "qu'un chat de bipéde" mais sans moi un bon nombreux des votres serait mort." Déclara-t-il froidement en s'asseyant progressivement, le regard irrité et la queue battante.

"Les chats de clans m'ont toujours laissés en dehors de leurs conflits et je les ai toujours aidés, je repecte leurs frontières et ils respectent les miennes. On ne me traite plus de chat domestique -je prononçais ses mots avec insistance-, on a compris depuis longtemps que je n'étais pas stupide et que je n'inniorais pas leurs mode de vie et l'existance des chats des étoiles, que je n'étais pas un félin inculte. On m'apprecis dans le coins ou du moins on fait tout comme." Poursuivit-il dans un soupir.

Serait-il entrain d'ignorer les conseils que j'étais noblement venu lui donner ? De simples mises en garde pour sa propre sécurité ?

"Toute fois, tu n'as pas tors. Les chat du clan de l'ombre sont encore plus agressif et paranoiaque qu'avant, j'entend souvent dire qu'il n'arrête pas de réclamer des terres à leurs voisin et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il n'aurais aucun scrupule à récupérer mes terres au passage, surtout qu'il n'ai pas difficile de vaincre un chat seul quand ont est tout un ramassit de brutes même écervelées." Finit-t-il par accepter, tacite.

Le solitaire bondit sur ses pattes avant de me tourner le dos et de bondir sur la barrière écaillée de ses anciens maîtres. Je ne fis aucune remarque sur la position surélevée qu'il avait délibérément pris ; Action mal polie et surtout mal venue face à un chef. La petit bout noir de sa queue effectua d'ample va et viens anxieux en fouettant l'air matinale.

"Et que me proposes-tu alors ?" Acheva-t-il d'un ton sérieux.

Je jaugeais le solitaire. Le disque orangé qui flottait dans son dos faisait scintiller le poil noir ébène du matou et son ombre s'allongeait sur le sol jusqu'aux bouts de mes griffes qui brillaient d'une lueur blafarde au levant. Un large poitrail et d'imposantes épaules noueuses portaient sa fine tête anguleuse. Ses deux pupilles rétractées baignaient dans un océan émeraude et son regard froid et agité me fixait. Je remarquais le silence qui me séparait de Noiro.

"Je ne serais pas venu pour si peu sans prévenir les miens." Commençais-je en hésitant sur certains mots. "La guerre sera rude... Tu t'en doutes et je me doute que tu souhaites garder ton indépendance. Malheureusement la vie de clan n'est pas faite pour ton le monde ! Je voulais néanmoins savoir si tu serais notre allié dans le carnage qui se profile à l'horizon ?"

Les rayons aveuglants enrobaient le pelage miroitant du solitaire et je ne pus remarquer sa réaction. Tant pis. Et tant mieux d'un sens.

"J'ai toujours été correct avec toi, et sache que j'aurais pu te prendre tes terres et les plantes dont elles regorgent en te chassant sans scrupule. Au lieu de cela, je te préviens, te mets en garde, et te propose même des solutions... Ecoute, Noiro, nous n'avons jamais réellement entretenus nos liens, de par nos origines tout d'abord, mais surtout pour nos croyances ... Ou les miennes. Mais j'ai pour toi un profond respect, j'espère que tu le comprendra et que tu honoreras cela. Pour nos indépendances, pour nos terres..." Terminais-je d'une voix vibrantes d'émotion.

Je savais ce que je faisais. Si je m'étais tu quant à l'intérêt de cette visite, c'est car jamais les miens n'aurait approuvé cette décision... Pourtant chaque allié était important, solitaire ou pas, mais nos croyances nous rendent trop aveugle et je supplie les étoiles de me pardonner. Mais il faut s'allier."

Une boule d'horreur me noua la gorge. Mais je déglutis paisiblement en prenant un air serein. Quoi faire d'autre ?

Ses mots vinrent écorcher mon orgueil coup après coup sans aucune pitié. Je serais les mâchoires et encaissais le tranchant de ses arguments. Ce chat, aussi domestique ou solitaire qu'il puisse être, me paraissait un peu trop intelligent et perspicace à mon goût. Plus que moi ? Aucune idée. Néanmoins, c'était là une belle leçon de moral que je me prenais en pleine figure. A la mention de mes défunts ancêtres, je frémis. Que dirait-il de tout cela ? Que penserait-il d'une telle alliance ? Il y avait des lois érigés depuis toujours qui empêchaient se genre de chose. Etais-je entrain de commettre une grossière erreur en m'adressant à Noiro ? Soudain, le ciel s'éclaircit d'avantage, dissipant toutes traces nuageuses sur la toison azure. Je repris confiance. Je devais croire en mes actes. Et puis vint le sujet de la fameuse alliance. Mais surtout celui des précieuses plantes que Noiro nous distribuait avec joie... Et, une fois de plus, il eût raison. Comment aurions-nous défendu un territoire aussi lointain du camp ? Utiliser les forces de nos troupes pour des tels allées-retours inutiles ? Non, entièrement ridicule. J'acquiesçais soucieusement, toutes les blessures qui avaient été faites au titre de ma personne oubliée par l'urgence. Je levais les yeux pour la première fois depuis le début de sa longue tirade. Lui aussi été anxieux. Ses yeux scintillaient d'une lueur inquiète et ses moustaches frétillaient sans cesse.

"Oui, bien entendue." Murmurais-je en réfléchissant. "Il n'a jamais été question que tu quittes les territoires qui t'ont toujours appartenus pour une guerre dont je m'en veux de te mêler. Evidemment. Qui plus est, les plantes dont il regorge sont trop importantes pour notre guérisseuse. Néanmoins, si tu acceptes humblement de m'offrir le renseignement, alors je jurerais solennellement de t'offrir, nourriture, logis et protection lorsqu'il le faudra. Le clan de l'Ombre se voit obliger de passer sur ton territoire pour accéder au notre. Quand j'entends ''renseignement", je veux dire par là que tu devras me prévenir à la moindre manifestation du clan adverse et ce genre de chose..."

Ma voix mourut sur les dernières lettres alors que le silence faisait échos à mes dires. Je fixais intensément Noiro pour déceler la plus petite réaction.

La mousse qui se tassait sous mes coussinets devenait dérangeante. J'avais tellement besoin d'aide que ça en devenait dérisoire... Et honteux. Je levais un regard plein de tristesse vers le ciel en murmurant une prière silencieuse. J'espérais que le clan des étoiles me comprennent et ne m'en veuillent pas.

" Ceci pourrait écorcher la confiance que les clans avaient en moi si je prennais partie."

Je battais furieusement de la queue. Et voilà encore une excellente raison de la part du solitaire pour ne pas nous venir en aide. Malgré mon désespoir, je devinais bien qu'il préférait jouer profil bas envers les autres clans. Néanmoins la détresse s'emparait lentement de moi. Que faire si mon clan était décimé par ma faute ? Parce que je n'ai pas su l'aider ? Je m'en voulais déjà pour des choses qui n'avait pas encore eu lieu mais j'aimais les membres de mon clan et les voir mourir sous les griffes ennemis parce que je suis un mauvais chef me répugne.

"Je ne dis pas que je refuse je dis juste que vos histoires m'embête. La belle saison est de retour, le gibier abonde et il faut quand même trouver un moyen de se tapper dessus..."

J'hochais péniblement la tête, le corps raide et les oreilles à l'affut. J'entendais bien tout ce qu'il me disait mais chaque intonation de sa voix m'écorchait le coeur car à chacun de ses refus je voyais un membre du clan du Vent sauvagement assassiné. Un soupire échappa à mon interlocuteur. Je posais un regard appuyé et déterminé sur lui.

" Je vais voir ce que je peux faire. Sinon à quelque pas à peine de votre territoire il y a un grand arbre, incluer le dans votre zone monter dedans, de la vous pourrais me voir arpenter ma cloture et même plus loin encore, jusqu'a la lizière du bois. Il y vis un petit solitaire mais il a plusieur lieu de vie, c'est un ami, et il est très sociable. Si je lui demande il vous laissera tranquillement ce lieu. "

Une étincelle illumina mes iris émeraudes. Il ne savait pas le cadeau qu'il nous faisait ! J'écarquillais de grands yeux ébahis et bondit sur le solitaire en lui couvrant le front de coup de langue reconnaissant. Ma joie était telle qu'il fallait qu'elle explose et je mis ma vanité de côté. Je me repris quelque peu et m'écartais en passant une langue distraitement sur mon poitrail ébouriffé.

"Merci infiniment Noiro. Passe quand tu veux au camp, tu seras éternellement le bienvenu je m'en chargerais. Parle à ton ami, et fait moi passer le message. Encore une fois, milles remerciement."

Quand je lui dis ces dernière parole il fut pris d'un élan de joie et viens me couvrir de coup de langues de remerciement il s'écarta ensuite en reprenant son aspect digne et sérieux bien que la lueur de reconnaissance et de gaieté n'est pas quitter ses yeux verts profonds il déclara d'un ton assuré et plein de gratitude :

"Merci infiniment Noiro. Passe quand tu veux au camp, tu seras éternellement le bienvenu je m'en chargerais. Parle à ton ami, et fait moi passer le message. Encore une fois, milles remerciement."

J'hochais d'un mouvement sympathique la queue et la tête d'un commun et me leva et me dirigea vers l'entrée du jardin et déclara devant l'entrée de celle -ci :

" Si tu le veux bien nous y allons de suite. Il est encore tôt mais nous devrions nous dépêcher après, au coucher du soleil les bipèdes laisse leurs chiens courir dans les champs. "

Un pâle disque jaune déclinait lentement dans l'horizon grisâtre où quelques étoiles argentées aparaissaient parsemées. La lune ne saurait tarder et une fois les bois plongées dans l'obscurité nocturne les bêtes des ténèbres resurgissées et je savais par expérience que mieux valait être à l'abris lorsque cela se produisait. La silhouette naissante d'un croissant parmi les épais nuages menaçants confirma mes craintes. Jamais la peur de la nuit n'avait été aussi présente et pourtant le mauvais temps semblait être présage de choses néfastes pour tout le monde, y compris pour mon clan. La légère brise fraiche qui accompagnait le couché du soleil s'intensifia au point de m'arracher un sinistre frisson qui courut le long de ma colonne vertébrale. Noiro avait malheureusement raison, gardons-nous de rencontrer une meute de chiens affamés. Réprimant ma terreur, j'hochais péniblement la tête en sortant mes longues griffes tranchantes qui scintillèrent d'un éclat blafard avant d'emboîter le pas au félin qui s'éloignait déjà furtivement le long de sa palissade. D'un bond leste je le rejoignis du haut de son promontoire glissant et nous nous mîmes à longes prudemment la barrière de planches reliées par des tiges de fer le tout formant un rempart peu solide. Un aboiement résonna dans le lointain et je m'immobilisais brusquement, tétanisé.

"Et si nous rencontrions malencontreusement l'une de leur bête poilue ?" Questionnais-je à voix basse en déglutissant silencieusement.

"Et si nous rencontrions malencontreusement l'une de leur bête poilue ?"

Questionna le grand mâle brun trigré d'un air soucieux après un aboiement étrandgé par le vent d'un canidée lointaint. Je continuais à longer la haie qui poussait dans tout les sens n'ayant pas était taillée depuis belle lurette et lui répondit :

"Nan là il sont encore loin normalement, et puis au milieu du champ il y a un monstre des champs à l'abandon on pourrait si percher si un des chiens nous cour après mais entre nous il ont du manger un peu trop de viande grasse parce que se sont de vrai baloure. "

Je disais cela avec une pointe d'ironie, une chient était dangeureux mais l'habitude m'en avait fait perdre la frayeur et l'ennuie que j'avais eu durant l'espace de 2 ans à vagabonder seul sur mon peit territoire regorgeant de plantes m'avait donné goût au danger et prend quelques risque ne me déplaisait pas surtout qu'il y a avait un faible pourcentage de chance pour que ces bestiole nous attrappe vu la vitesse à la quelle elle gambadaient :

" Allez dépêchons nous. Ne courront pas mais trotinons si nous marchons nous risquons de ne pas traverser assez rapidement on se détendra de l'autre côté. Ces canidé sont bête comment leur patte et lourd comme un cheval mais ce n'est pas la peine de les attendre. "

L'ironie était devenue une presque habitude chez moi mais ce n'était pas méchant sauf pour ces chien qui avait de quoi se sentir viser. Nous trotinions donc dans le champ de blé au tiges finne d'une couleur dorée qui semblait luire à la lumière oranger du couchant et danser au grès du vent nous atteignons la mie de l'espace qui séparé mon lieu de vie et la lande quand un aboiement rettenti. Il était encore loin mais ne tarderaient pas. Etoile de Topaze semblait anxieu et je lançais afin de le rassurer :

" Ne t'en fais pas il sont encore loin mais pressons toute fois le pas il vaut mieux prendre des précaution"
Sur ce je me mis à trotiner de plus belle.

La toison nocturne se revêtait progressivement de son étoffe d'astres qui scintillaient d'un pâle éclat argenté. Le large disque flamboyant disparaissait derrière la cime des plus hauts pins en dardant ses derniers puissants rayons orangés sur les énormes bâtisses grisâtres. Les sinistres ombres qui commençaient à s'étendre ici et là me donnaient des sueurs froides incontrôlables et, louvoyant aux côtés de mon camarade couleur charbon, je lançais sans cesse des regards obliques en direction des aboiements lointains, une étincelle de frayeur mêlée à l'émeraude de mes iris. Des picotements de nervosité agités mon pelage tigré en hérissant ses poils par endroit. Mes sens aiguisés guettaient le moindre signe des molosses alors que des images parasites venaient obscurcirent d'avantage mes pensées noires. Des pattes brisées, des félins fuyant en hurlant avec frénésie, des morts jonchant le sol en baignant dans une marre de sang, des gueules écumantes de rage et ouvertes sur de longues rangées de crocs acérés.

-Nan là il sont encore loin normalement, et puis au milieu du champ il y a un monstre des champs à l'abandon on pourrait si percher si un des chiens nous cour après mais entre nous il ont du manger un peu trop de viande grasse parce que se sont de vrais baloures, débita le paisible Noiro qui trottinait d'un pas sur et calme, comme si rien ne nous menaçait, comme si ce n'était pas si grave de se faire manger par des chiens.

Malgré les paroles se voulant rassurantes du solitaire, le rugissement croissant des bêtes excitées persistait comme un refrain entêtant dont on préférerait se débarrasser. Le soleil s'étant entièrement effacé, la pénombre avait repris ses droits en drapant la surface de son linceul ténébreux. Je plissais les paupières pour apercevoir le bout de la queue de Noiro qui flottait tranquillement sous mon nez comme pour me narguer. Sous mes coussinets écorchés vifs, les rondins de bois entravés de lianes de fer se relayaient pour former une étroite barrière à peine praticable seulement éclairés par un blafard faisceau lunaire. Mais nous devions continuer d'avancer sans tarder en route. Bientôt, les bipèdes lâcheraient leurs immondes cabots puants et mieux vaudrait ne pas se trouver entre leurs griffes. Suivant soigneusement mon collègue dans l'épaisse noirceur insondable, je laissais mon esprit divaguer et rejoindre les miens, tous blottis les uns aux autres, nichés dans leurs confortables nids douillets. Ils ne devaient surement pas s'imaginer l'entreprise dans laquelle je m'étais engagé et j'ignorais si ils auraient accepté l'aide d'un ancien domestique. Néanmoins, les services de Noiro me devenaient douloureusement indispensables étant donné les guerres qui menaçaient et je craignais qu'ils n'auraient pu le comprendre, et cela malgré tout l'amour que je leur portais.

-Allez dépêchons-nous. Ne courrons pas mais trottinons, si nous marchons nous risquons de ne pas traverser assez rapidement on se détendra de l'autre côté. Ces canidés sont bête comment leurs pattes et lourd comme un cheval mais ce n'est pas la peine de les attendre, déclara le félidé ébène en s'immobilisant, aux aguets.

Je jetais une œillade circulaire en m'arrêtant à mon tour, pressant mon flanc transi contre le sien. Un gigantesque champ s'étendait à perte de vu en partant aux pieds du rempart sur lequel nous étions perchés. De fines tiges de blé ondulées sous la caresse de la légère brise fraiche, créant une magnifique vague dorées qui brillait presque baignée par la lune. On ne me laissa pas réellement le temps de m'émerveiller devant ce spectacle car déjà le musculeux corps massif de mon camarade s'immerger sous les céréales dansants. Je me précipitais à sa suite en notant le profond détachement dont il faisait preuve à l'égard d'une telle beauté naturelle. Mon cœur cognait fort contre mon poitrail humide alors que je poursuivais l'arrière-train de Noiro qui s'enfonçait rapidement entre les brins ambrés. Je rentrais malencontreusement dans le jeune félin solitaire lorsque celui-ci stoppa sa marche brusquement. Je me dressais pour apercevoir quelque chose par-dessus l'épaule de mon binôme. Une grande lande herbeuse s'étendait à nos pattes et je fus stupéfait de découvrir que là où l'herbe et le blé se rencontraient, la séparation était étonnamment nette et distincte. Un second jappement, mais plus proche cette fois-ci. La horde de canidés se rapprochaient, probablement avaient-ils suivi nos odeurs. Je frissonnais, horrifié à l'idée d'affronter l'un d'entre eux.

-Ne t'en fais pas il sont encore loin mais pressons toute fois le pas il vaut mieux prendre des précautions, chuchota Noiro en baissant prudemment les oreilles.

Il s'élança à nouveau, progressant recroquevillé au sol, l'herbe grasse fouettant doucement nos hanches. Nous trottinions furtivement, nos corps ramassés rasant précautionneusement la prairie. La nuit battait son plein et les criquets entamaient leur éternelle parade bruyante. Des tremblements inconcevables m'ébranlaient. Lorsqu'un infini grognement guttural fut poussé à quelques mètres de notre duo, je rivais des yeux animés de peur sur Noiro. Dans quoi l'avais-je emmené?

-Fuis Noiro, pars tant qu'il en est encore temps, lâchais-je solennellement en bousculant l'animal tétanisé.

La peur. Celle qui te tordait les tripes. Celle qui te prenait la gorge. Celle qui accélérait les battements de ton pauvre cœur affolé. Celle qui paralysait tes muscles en ce moment même. Terrorisé à l'idée de périr. Terrorisé en pensant à deux grandes rangées de crocs acérés cherchant à t'arracher le pelage. Terrorisé en t'imaginant mourir au milieu de ce champ isolé des bois, isolé des clans, isolé des tiens. Loin de tous ceux que tu aimes, seul en somme.

Tes coussinets endurcis par la longue course folle que tu mènes depuis longtemps fouettent le sol boueux, toujours plus durement, toujours plus rapidement. Tu le sais, tu en as conscience, t'arrêter de courir serait du suicide, et cela malgré le feu qui embrase douloureusement ta bouche. Ta vie remise en jeu, tu crains soudain. Indécis, dans l'ignorance, tu n'as aucune idée de comment tout cela va se terminer. Tu ne sais pas si tu vas crever ici, maintenant ou dans quelques minutes, sous des crocs ou des griffes, dans d'atroces souffrances ou en quelques secondes. Alors tu ignores ton cœur qui risque de lâcher à chaque instant ainsi que ton corps incandescent qui te brûle de tous les côtés. Tu n'as jamais couru aussi vite sur une aussi longue distance. Tu n'étais pas prêt. Tu n'aurais jamais pu être prêt pour une telle expérience. Marquante. Elle te marquera très certainement. Tu galopes en slalomant entre les longs brins dorés qui prennent d'étranges teintes argentés sous les faisceaux lunaires, en solitaire dans ces vastes étendus. En solitaire ? Brusquement, la folie te fait tourner la tête et un puissant vertige te fait trébucher sur un caillou posé juste sur ta trajectoire. Noiro ! Le matou noir que tu lâchement abandonné. Tu hésites à ralentir et à faire demi-tour. Un coup d'oeil par dessus ton épaule t'apprend qu'il est là, proche, à quelques mètres de ta queue tigrée. Le soulagement t'envahit. Tu n'aurais pas supporté un décès sur la conscience, alors tu es bizarrement heureux de pouvoir l'observer en pleine santé cavalant non loin. Un frisson t'ébranle lorsque le regard tendu et perçant du félin charbon te transperce. La détresse est si grande qu'elle a réussi à masquer ta douleur intérieure. Miraculeux pour toi, pauvre chat blessé que tu es. Tu perçois une rivières qui coule paisiblement dans son lit de pierre grise face à toi, et ton compatriote à encore prit du retard. L'hésitation refait surface. Tu balayes les lieux de tes yeux écarquillés. Un tronc d'arbre se place en travers du courant, propice à une traversée plutôt sur. Mais tes principes te retienne sur la berge spongieuse, tu t'interdis d'abandonner le solitaire qui a tant donné pour les tiens. Une masse pleine de chaleur fila contre ton flanc efflanqué de sueur. Tu reconnus indistinctement Noiro dans la pénombre nocturne qui bondissait à toute vitesse sur le pont improvisé. Tu t'accroupis pour prendre ton élan en absorbant une grande goulée d'air frais. Des aboiements enragés retentissent dans ton dos et tu t'élances en poussant un miaulement guerrier. Quelle réaction intelligente, de quoi alerter les cabots puants. Néanmoins tu n'y prêtes pas attention, trottinant en équilibre sur les branches pourries. Tu es tellement concentré dans tes gestes habiles et précis, les paupières mis-closes et les griffes scintillant d'un éclat pâle entre les quelques feuilles mortes s'accrochant encore à leur moignon brun. Ta fourrure plaquée contre ton corps squelettique luit sous la lumière blafarde de la lune, mais tu restes concentré, absorbé par ta tâche. Quand tu rencontres la terre ferme, sur l'autre rivage, loin de la menace de mort, tu pousses un cri de joie. Tu sais à présent que tu as survécu. L'euphorie te fait vibrer, te faisant oublier ton squelette meurtri.

-Au fait m'autorise tu as passer la nuit sur ton territoire se n'est pas que je ne pourrait pas voyager de nuit mais ce n'ai pas vraiment agréable, s’enquit-il en louchant vers toi.

Cette demande te parait absurde ainsi prononcé sur ce ton peureux et timide, surtout après ce que vous veniez de réaliser à deux, en binôme. Mais tu ne te fâches pas, préférant adopter un léger sourire amusé.

-Bien évidemment Noiro, je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fait pour les nôtres et tu as tout de même mit ta vie en jeu pour tes questions de clan. Encore une fois merci, et je te donnerais un toit et un couvert autant de temps qu'il le faudra. Suis moi.

Tu donnes un affectueux coup de museau reconnaissant à ton nouvel ami. Tu es beaucoup plus sur de toi, au sein de tes terres, dans les territoires que tu connais par cœur. La lande venteuse s'étant sous tes pattes et loin devant toi. Jamais tu n'as été aussi content de rentre chez toi, aussi content de sentir le fumet des tiens, aussi content de percevoir le parfum des lapins. Alors tu indiques d'un paisible mouvement de queue les près qui couvrent les collines dans un océan de vert de plusieurs kilomètres. Prenant les devants de la fin d'expédition, tu commences à dévaler les pentes et à grimper les montées des vallons qui creuse tes terres. L'appelle de ton clan est fort dans ton cœur, l'impatiente domine. Tu ne cherches même pas à ménager ton camarade, à quoi bon ? Qu'il s'adapte, la hâte est trop profonde. Tu avales les mètres sous tes bonds précipités quand soudain, de hauts murs de ronces se dressent sur le sommet d'une des vallées. Tu t'y engouffres sans hésiter, passant par un étroit tunnel sous-terrain. Quand tu immerges, le bonheur de retrouver ton clan explose en toi et tu bondis sur chaque membre qui croise ton chemin. L'envie de tous les rassembler et de raconter ce qu'il t'est arrivé te submerge dans une lourde vague euphorisante. Mais tu ne peux pas. Comment expliquer tu as fait appel à un solitaire.

-Bien évidemment Noiro, je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fait pour les nôtres et tu as tout de même mit ta vie en jeu pour tes questions de clan. Encore une fois merci, et je te donnerais un toit et un couvert autant de temps qu'il le faudra. Suis moi.

Nous étions à présent dans les landes, à découvert. Le vent y était froid et inabitué à cette brise glacial mon échine c'était redressée et je grelottais discrètement serrant les dents agacé par le souffle aérien qui faisait vibrer mes moustaches. Sur ses terres, Etoile de Topaze avait tout de suite repris le dessus sur moi et au milieu d'une espèce de champs de rochers qui se dressaient sur notre chemin, je peinais à suivre, mais je ne ralentissais pas ayant peur d'avoir plus de mal encore à repartir. Le jeune chef avait prévus de m’emmenait passer la nuit dans son campement, je ne savais trop comment ses camarades réagiraient et cela me rendait anxieux mais je ne dis rien sur ce point et dit, entre deux respirations saccadées :

Je te remercie, je ne resterais pas longtemps, j'ai bien assez de nourriture chez moi pour manger la votre qui est plus difficile à attraper que la mienne car oui les rongeur de mon chez moi semble particulièrement bête.

Je continuer à avancer le sol étai redevenue lisse et la pierre était redevenue terre, je sentais à présent l''herbe fraîche et verdoyante sous mes coussinets, un réconfort pour mes pattes meurtrie.

Tu es heureux. Réellement et inlassablement euphorique de retrouver les tiens après avoir frôlé la mort. Quoi de plus normal ? Les effluves alléchantes de gibier fraichement tué te caresse doucereusement les narines et le parfum très présent du clan du Vent qui imprègne chaque chat sur ta route te rassure. Depuis si longtemps que tu attendais de les retrouver, ces retrouvailles te font un bien formidable. Tu te blottis, te frottes, te colles et te presses contre les corps tièdes et soyeux qui s'agglutinent autour de tes côtes efflanquées de sueur froides. Les battements de ton coeur emballé s'apaise, se raccordant à ceux particulièrement calmes des félidés qui se pelotonnent contre ton pelage hirsute et ébouriffé. Tu es bien, si bien entouré de dizaines d'animaux accourant fous de joie. Tu en oublies presque ton camarade le solitaire resté en retrait. Quand tu jettes un regard soucieux par dessus ton épaule musculeuse, tu l'aperçois, immobile à l'écart de la foule, une expression pensive en suspend sur son triste visage anguleux. Qu'est-ce qui lui passe par la tête ? Le regard perdu dans le lointain, tu le sens ailleurs, mais tes amies qui s'excitent pour prendre nouvelles de toi t'empêchent de rejoindre ton collègue d'excursion. Alors tu te vois malheureusement tenté de le laisser dans son malêtre en essayant vainement de capter son attention à distance par de brefs miaulements aigus qui s'échappent entre tes fines lèvres malgré toi. Voyant que cela ne porte ses fruits, tu te frayes un passage à coup d'épaule entre les bêtes oppressantes afin de rejoindre Noiro. Tu l'interpelles paisiblement d'une tendre accolade du bout de ta longue queue tigrée. 


"Et bien Noiro, qu'est-ce qui te tourmente ainsi ? Ne t'en fais pas, tu seras de retour chez toi demain, je t'y escorterait au plus vite si c'est cela qui t'inquiète .." Miaules-tu gentiment en effleurant l'une de ses oreilles d'une pichenette de ta patte.