Suite d'un examen désastreux [PV Etoile des Songes et Nuage Redoutable]

Alors que le soleil était à son zénith, je n'avais rien à faire. Le clan se portait bien et mes réserves étaient pleines. C'était parfois ennuyant d'être guérisseuse, mais je devais me tenir prête à toutes éventualités. Et aujourd'hui justement, j'allais être mise à l'épreuve.
Le matin même, Etoile des Songes était partie en forêt avec son apprenti, Nuage Redoutable, pour lui faire passer son examen. Mais le voilà qui revenait en courant, paniqué et blessé. Il hurlait d'abord des mots incompréhensibles. Je dus le calmer pour comprendre quelque chose. Je finis par apprendre qu'un blaireau les avait attaqué et qu'Etoile des Songes était en mauvaise posture. Immédiatement, Fleur de Cerise rassembla des guerriers en renfort. Pour ma part, je partis à toute vitesse dans mon antre rassembler les plantes qu'il me fallait, et je les suivis au pas de course.
Arrivés sur les lieux, les guerriers et la lieutenante se jetèrent sur le blaireau. Je me rendis compte que Nuage Redoutable avait rejoint sa mentor sans que je m'en rende compte, et qu'il était dans un piteux état. D'un coup d'oeil, je peux remarquer qu'Etoile des Songes venait de perdre une vie. Ce n'était pas la peine que je m'occupe d'elle, ses blessures allaient être guérie. Je me penchais vers l'apprenti et lui posai des toiles d'araignée sur ses plaies en appuyant bien. Il était inconscient, je ne devais pas laisser sa vie partir.

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J'avais réussi. Après maints efforts, l'apprenti n'était plus en danger. Les guerriers m'avaient aidé à transporter les deux blessés dans mon antre. Une baie de genièvre avalée, et ils sombraient dans un sommeil réparateur. Mais après plusieurs heures, les voilà qu'ils se réveillaient. J'accourus et leur dit d'une voix attentionnée :

- Vous voilà réveillés ! Comment vous sentez vous ?

Mes yeux étaient encore clos mais mon esprit s'éveillait peu à peu. Des odeurs de plantes âcres, douces et sucrées, sêche ou frêche allairent me chatouiller le museau l'odeur réconfortente de mon clan m'appaisait et j'étais allongée bien confortablement, roulée en boule, au milieu d'une chaude litière de mousse. Je me sentait légère, je ne souffrais plus, j'avais l'impression... d'être née une deuxième fois. Je me sentais très bien, je n'étais pas fatiguée mais se magnifique conford me donnait la flemme de me lever et chaque seconde je me disais cinq minute de plus dans ce nis douillé ne feront pas de mal c'est un grrr... faible et impreint de douleur qui me sortir de cet océan de bonheur et me ramenère à la dur réalité. J'avais perdu une vie et mon cher apprenti avait courrageusement et bettement était blessé par un infame blaireau au cours de son avant dernière évaluation. Pourvu qu'il ne se porte pas trop mal. J'ouvriles yeux et m'étira, j'avais les muscle mous mais ce n'étais pas le moment de jouer les domestiques.

"Vous voilà réveillés ! Comment vous sentez vous ?"

Nuage Redoutable poussa un nouveau Grrr... et bougea légèrement la tête sans doute trop faible pour faire autre chose. Je ne répondis pas tout de suite à Mélodie Printanière, Je passais un coup de langue affectueux sur le visage intacte ou presque de mon novice. C'est après que je répondis :

" Je me sens plutôt bien, un peu engourdis mais je ne suis pas à pleindre. Comment se porte Redoutable ? "

Tout ce que j'obtins comme réponse de la part de l'apprenti, c'est une espèce de grognement sortant du fin fond de sa gorge fatiguée. Il remuait à peine et son visage marquait une douleur certaine. Je m'inquiétais, son état ne s'améliorait pas, et j'avais fait tout ce que j'avais pu. Je pris une baie de genièvre et la fit avaler à Nuage Redoutable pour l'apaiser un peu. Ce n'est que plus tard que je remarquais que la meneuse s'était levée et qu'elle léchait légèrement le visage de son novice. Elle leva les yeux vers moi et me répondit :

- Je me sens plutôt bien, un peu engourdie mais je ne suis pas à plaindre. Comment se porte Nuage Redoutable ?

Son état était prévisible et surtout normal après ce qu'il lui était arrivé. La perte d'une vie restaure complètement les forces perdues du chef. Je portai mon regard sur l'apprenti, la mine inquiète. Je répondis à la question d'Etoile des Songes sans lâcher le novice des yeux, dont le poitrail se soulevait de façon un peu irrégulière :

- Pas très bien. Il semble souffrir malgré tous les soins que je lui ai apporté...

J'avais peur. Peur d'échouer dans mon rôle de guérisseuse. Peur de perdre un apprenti que j'appréciais. Peur de ne plus pouvoir guérir. Peur de perdre la confiance que le clan du Tonnerre et celui des Etoiles avaient placé en moi.

Mon corps engourdi s'enfonçait lentement dans la tiédeur rassurante de la mousse et malgré mes efforts répétés mes paupières restaient obstinément fermées. Je ne contrôlais plus mes muscles et mes sens semblaient comme endormis. Quelques relents d'odeurs amères flottaient dans l'air. Le tambourinement des averses cinglants les végétaux m'apparaissaient comme des sons ténus et lointains mélangés aux voix d'Etoile des Songes et de Mélodie Printanière dont je ne comprenais pas les paroles. J'aurais voulu gémir et les alertés mais mes grognements mourraient sur le seuil de ma langue avant même de retentir. Frustré, fatigué et souffrant, je cessais de lutter et me laisser aller dans les brins d'herbes séchés de mon nid qui s'agrippaient à ma fourrure hirsute. Ma tête me lançait mais j'isolais la douleur dans un coin et l'oubliais de mon mieux. Un coussinet dur et frais se posa sur ma truffe brûlante et dissipa quelques secondes la fièvre avant de m'ouvrir délicatement la gueule. J'aurais voulu protester mais son geste vif et doux m'apaisa. Une bouillie sûre et piquante coula sur ma langue et l'écorcha avant de se déverser dans ma gorge. Le liquide épais et chaud alluma une petite étincelle au creux de mon ventre. La flamme se propagea dans mes pattes et réveilla mes muscles de ses picotements qui chassèrent doucement l'engourdissement. Je sentis mes sens me revenir petit à petit et la voix impériale de Mélodie Printanière attira mon attention.

"Pas très bien. Il semble souffrir malgré tous les soins que je lui ai apporté."

Un grand frisson m'ébranla et le feu s'éteignit au bout de mes griffes. J'ouvris grand les yeux en prenant une grande inspiration bruyante.

"Etoile des Songes..." Grognais-je dans un souffle teinté d'anxiété.

Je sentis des regards me peser. Je redressais péniblement la tête en serrant les crocs. Etoile des Songes et Mélodie Printanière se tenaient côte à côte au centre de la tanière, les yeux tournés vers moi. Une tension inhabituelle tendait les deux félines et je vis un soulagement non-dissimulé éclaircir leurs deux visages. Un sourire crispé se dessina sur mes babines et je leur fis un clin d'œil douloureux.

"On ne se débarrasse pas aussi facilement de moi." Plaisantais-je en haletant.

Le pelage intact de ma cheftaine provoqua une vague de joie en moi. "Elle va bien." Songeais-je, les yeux pétillants.

Suite à mes précédents mots, la mine d'Etoiles des Songes se voila. Elle était aussi inquiète que moi. Un silence emplis d'inquiétude envahit la pièce. Il pesait sur nos moral, on aurait dit qu'un mort était à nos côtés, et non un blessé. Un bruissement, un mouvement. Ca attira mon attention. Nuage Redoutable reprenait connaissance ! Et il prononça même quelques mots :

- Etoile des Songes...

Il était encore très faible, mais il n'était pas en danger. Il m'avait vraiment fait peur ! Mais il ne devait pas s'agiter, cela pourrait le fatiguer plus que nécessaire. L'apprenti semblait avoir remarqué nos mines toujours inquiètes, et il répliqua pour essayer de nous détendre un peu :

- On ne se débarrasse pas aussi facilement de moi.

Je souris. Malgré ce qu'il disait, il avait vraiment failli y passer ! Il n'avait pas trop de quoi faire le beau, sauf le fait de s'être accroché à la vie. Et c'était absolument remarquable et admirable. La meneuse s'empressa de prendre de ses nouvelles :

- Tu veux un truc à manger ? Tu as besoin d''énergie pour récupérer. Un mulot ?

Je me tournais vers la chef. Son intention était bonne, mais il ne fallait pas négliger son état. Je m'empressai de dire :

- Il est encore faible. C'est vrai que manger lui ferait du bien, mais pas trop.

Je me tournais maintenant vers l'apprenti et lui dit :

- Je vais te chercher un peu de gibier, ce qu'il te faut, c'est du repos et du calme.

Je sortis rapidement de la tanière pour prélever une petite mésange, et l'amenai au novice avec un sourire.

- Il est encore faible. C'est vrai que manger lui ferait du bien, mais pas trop.

Me répondit-elle. Elle reprit ensuite se tournant vers mon apprenti :

- Je vais te chercher un peu de gibier, ce qu'il te faut, c'est du repos et du calme.

Je lui barrai la route de la queue et lui dit amicalement :

-Ne t'en fais pas je ne vais pas le gaver, reste à côter de lui, je vais ramener un peu de gibier. Au pire je l'aiderai à terminer !

Cette dernière phrase était accompagnée d'un clin d'oeil. Moi aussi j'avais fin et manger un écureil ne serait même pas du luxe au point ou j'en arrivais. La perte d'une vie m'avais fait sentir légére dans mon esprit et mes muscle mais à par à ment aussi dans mon estomac. Je quittais la tanière me dirigeant vers la réserve. Plusieurs guerriers me questionnaire au sujet de la santé de Nuage Redoutable et je répondais :

- Il semble se remettre un peu mais il est encore faible.

Je regagnais au plus vite l'antre de Mélodie Printanière, vite exaspèré de répéter toujours la même chose et déposa le merlon devant la guérrisseuse.

- J'ai pris la pièce de viande la plus tendre possible, je te laisse partager.

En vérité, je n'eus pas le temps de sortir chercher la proie. Etoiles des Songes me barra la route en me lançant :

- Ne t'en fais pas, je ne vais pas le gaver, reste à côté de lui, je vais ramener un peu de gibier. Au pire je l'aiderai à terminer !

Je ne dis rien. Je ne savais pas trop comment prendre cette initiative. Je secouai la tête. je ne voyais pas pourquoi je m'interrogeai, elle voulait que je m'occupe de son apprenti, c'est tout. Mais il y avait différente façon de le faire aussi. La meneuse revint avec un merlon et le déposa devant le novice :

- J'ai pris la pièce de viande la plus tendre possible, je te laisse partager.

- Mélodie Printanière !

C'était Nuage Redoutable qui venait de m'appeler en grognant. Pourquoi j'avais la légère impression de me faire disputer depuis toute à l'heure ? Je laissai ses pensées de côté, et répondis à l'apprenti en prenant des bouts de la proie pour les poser devant le novice.

- Qui as-t-il Nuage Redoutable ?

Pourquoi ces deux félines
se sentent-elles toujours obligées de se chercher des tiques ? Mais c’est
vrai quoi, elles ne peuvent pas juste trouver un terrain d’entente et me
ramener à manger. Leurs exclamations brutales résonnaient dans la vaste Tanière
qui donnait de très bons échos. D’ailleurs, il me semble que les élancements
qui me déchirent le crâne sont assez brutaux pour qu’elles en rajoutent une
couche. Parce que l’élection encore fraiche d’Eclat de Cristal et la
disparition toute récente d’un membre du clan ne leur suffisent pas ? Il
faut en plus qu’elles se chamaillent. Non mais je vous jure ces femelles. Mes paupières
papillonnèrent toutes seules, un peu éberluées. Quelle violence ! Faut se
calmer les filles.

Mélodie Printanière ->
Qui y a-t-il Nuage Redoutable ?

Quoi dont on m’appelle ?
Ah oui j’avais tenté de calmer le jeu.

-Calme voyons ! Toutes
les deux. C’est quoi ces manières de se hurler dessus pour un oui ou pour un
non ? Après tout, on ne parle que d’un malheureux morceau de gibier j’vous
rappels.

Toujours étalé de tout mon
long entre deux tas de mousse bien fraiche et tiède, je regardais tour à tour
ma cheftaine et ma guérisseuse avant de m’arrêter sur Etoile des Songes. Son
irritabilité était flagrante ces temps-ci et je me sentais ridicule de ne pas l’avoir
décelé plus tôt. Peut-être à cause de mon accident ? Oh non, arrête de te
donner autant d’importance petit novice. Ce doit surement être le faite qu’elle
se retrouve seule face à son clan démunie et aussi la perte d’une amie très
chère pour elle. Oui, j’avoue la connaître plutôt bien. Bon, notre relation
mentor-apprenti aide tout de même un peu parce qu’on passe la plus grande
partie de notre temps libre en sortie tous les deux donc… Enfin bref, je m’éloigne.
J’ai longtemps cherché à ce que nos regards –à ma cheftaine et moi- se
rencontrent, sans réel succès, elle me fuyant sans cesse.

-Crotte alors, regarde moi
Songes.

Je ne prononçais son surnom
quand véritable cas de force majeur… Ce qui était le cas non ? Quelque
chose d’énorme troublait son comportement et ça me dérangeait profondément. Ma
queue fouetta l’air et je couchais les oreilles. En effet, je me mets vite en
colère lorsque j’ai l’impression qu’on me poignarde le cerveau et qu’on ne m’obéit
pas. On ne va pas m’en vouloir ? Une petite sourie aux relents
appétissants se présenta aimablement sous mon museau. Bah dans ce cas, je ne
vais pas refuser. Je me suis avidement jeté sur la défunte bête et je l’ai
dépecé en deux temps trois mouvements avant de l’engloutir comme un goinfre
sans en laisser une minuscule miette.

- Calme voyons toutes les deux ! C’est quoi ces manières de se hurler dessus pour un oui ou pour un non ? Après tout, on ne parle que d’un malheureux morceau de gibier j’vous rappelle.

Mes yeux papillonnèrent. Je n'avais pas pour habitude d'être disputée comme ça, surtout pour une raison aussi idiote. Je n'avais pas souvenir d'avoir hurlé ni de m'être énervé. Nuage Redoutable devait vraiment être fatigué, et cela le rendait irritable. Il avait besoin d'être au calme.

- Crotte alors, regarde moi Songes.

Mince, voilà qu'il cherchait maintenant des tics à notre meneuse. Ca commençait vraiment à partir en cacahuètes. Etoile des Songes semblait furieuse.

- Tu commences à me taper sur les nerfs. A ton âge et ton niveau, je ne me serais jamais permise autant d'insolence et je te rappelle que si tu étais rester en arrière, tu ne serais pas dans ce piteux état et si tu étais rester en retrait comme je te l'avais demandé, je n'aurais pas non plus perdu de vie ! Alors sache rester à ta place d'apprenti. Ta blessure ne te permet pas de parler ainsi à ton chef et mentor. Suis-je bien claire ?

Là, c'est moi qui commençais à perdre mon sang froid. Mais je préférai ne pas le montrer. L'apprenti était fatigué, il avait besoin de repos, alors si en plus notre chef s'y mettait, on était pas sorti de l'auberge ! Je pris une grande inspiration et dit d'une voix forte, que je n'utilisai qu'en des cas d'urgence :

- Bon stop vous deux ! Déjà, sache Nuage Redoutable que nous ne nous disputions pas, Etoile des Songes et moi. Tu es fatigué, tu as besoin de repos. Donc hausser ainsi le ton ne va pas arranger les choses. (en me tournant vers la cheftaine) Je sais qu'il t'a manqué de respect, mais tu pourras continuer ta leçon de morale plus tard, on est ici dans un endroit de calme et de repos. Donc, si ça ne te dérange pas, j'aimerais que tu laisses ton apprenti se reposer. Tu es fatiguée toi aussi, ne laisse pas ainsi tes émotions te guider.

Je finis mes paroles d'un sourire pour les deux félins présents. J'espérai que mes paroles les avaient un peu calmé. Ils n'avaient pas à se disputer en étant aussi fatigué, et surtout ici. Heureusement que Nuage Redoutable était le seul malade, j'aurais été beaucoup moins patiente si d'autres félins se reposaient ici.

La colère. Tu ne vois plus qu'elle, ne ressens plus qu'elle, et ne vibre que par elle. Elle teinte ta vue de rouge sanguinaire, bourdonne à tes tympans écorchés comme un appel aux griffes, fourmille sous ta peau en réveillant douloureusement chacun de tes muscles endoloris. Ton corps entier tremble tant ton courroux est ardent. Les paroles de la féline que tu vénérais le plus ton touchées en plein coeur telle une lance plantée profondément dans ta fierté. Toujours étendue dans ta couche improvisée, les poils blancs de ton ventre effleurant les brins de mousses humides, tu lances un regard vert étincelant de rage. Tu tentes de te maîtriser, en oubliant presque qui est la chatte face à toi. Tes griffes se dévoile en scintillant sous les quelques rayons lumineux qui ont réussi à filtrer par le linceul de ronces et de lianes qui masque l'entrée. Tu montres les crocs à Etoile des Songes, tel un mécanisme défensif. Mais qu'es-tu entrain de faire ? Des actes sont passifs d'exclusion du clan. Tu te redresses lentement, péniblement, un grondement sourd naissant au fond de ta gueule béante. 



"Certes, Etoile des Songes, tu es ma cheftaine ainsi que ma Mentor, et jamais je n'ai eu autant respecter pour autre félin que toi. Néanmoins, je suis à peu près le seul avec la guérisseuse à percevoir tes changements d'humeur et lorsque tu as des ennuis, mon rôle d'apprenti est d'apprendre à aider mon clan dans n'importe quel sens, n'est-ce pas ? Sauf qu'un clan, sans chef, n'est plus un clan, et nous sommes aussi tous là pour t'aider. Tu ne portes pas le poids du monde sur les épaules, Etoile des Songes."


Tu tousses méchamment, reprenant longuement ton souffle devenu rauque par ta longue tirade rapide. Dressé sur tes quatre pattes à peines assez fortes pour te supporter, tes dents grincent de conserve lorsque l'effort devient trop conséquent. Tu t'effondres alors que la souffrance physique t'arrache une grimace de dégout et te recroquevilles dans les replis tendres et tièdes de ton nid. Tu entends d'une oreille distraite la guérisseuse s'emportait, mais tu n'y prends garde, gémissant en te blottissant un peu plus confortablement, fermant tes paupières.

Finalement, j'aurais pu éternuer que mes ça aurait eu le même effet. L'apprenti ne m'avait même pas écouté, trop occupé à entretenir sa rage et sa déception. Ca me mettait en colère que l'on remette mes conseils en cause, j'étais la mieux placé pour savoir qu'il devait se reposer impérativement. Sur le moment, j'étais capable de l'assommer pour qu'il dorme. J'aurais voulu faire la même chose pour la meneuse, mais son grade m'en empêchait.

- Certes, Etoile des Songes, tu es ma cheftaine ainsi que ma Mentor, et jamais je n'ai eu autant de respect pour autre félin que toi. Néanmoins, je suis à peu près le seul avec la guérisseuse à percevoir tes changements d'humeur et lorsque tu as des ennuis, mon rôle d'apprenti est d'apprendre à aider mon clan dans n'importe quel sens, n'est-ce pas ? Sauf qu'un clan, sans chef, n'est plus un clan, et nous sommes aussi tous là pour t'aider. Tu ne portes pas le poids du monde sur les épaules, Etoile des Songes.

Nuage Redoutable y allait un peu forts là. Il s'inquiétait pour sa mentor, je le voyais, mais sa colère le maîtrisait plus que son inquiétude. Si Etoile des Songes avait des problèmes, elle était grande et responsable pour s'en occuper. Surtout qu'elle lui avait sauvé la vie face au blaireau, ce n'était pas vraiment un bon moyen de la remercier. Son flot de parole l'avait beaucoup épuisé, il toussa fortement, ses pattes ne le portant presque plus. Il finit par s'effondrer sur sa litière et ferme les paupières. J'étais soulagée, sa colère l'avait assez fatiguée pour qu'il consente enfin à se reposer. Mais la cheftaine n'en avait pas décidé ainsi. Elle ne digérait pas du tout l'affront que son apprenti venait de lui faire. D'un regard, elle m'intima de ne pas m'en mêler, ce qui m'offusqua, mais je ne laissais rien paraître. Normalement, j'étais de nature calme, mais la, ça commençait à dépasser les bornes.

- Et bien tu n'aides pas. Je sais ce que j'ai à faire, et sache que tu me dois le respect pas seulement de l'admiration car oui si tu me parles ainsi, que tu me montre les crocs, ce n'est pas du respect. Tes actes sont graves. Sache que tu me déçois. Je ne porte pas le poids du monde sur le dos, mais celui du clan et des personnes expérimentées sont là pour m'épauler, tu es encore jeune et naïf alors sache rester à ta place. Tu veux aider ton clan ? Alors apprends et appliques en sachant rester à ta place. Tu veux aider ton clan ? Mais comment penses-tu que les autres tribus considérais le tonnerre si il savait qu'un novice se permet tant d'insolence. Où vas-tu petit ? Tu traverses les frontières, tu réponds, tu montres les crocs à tes camarades. Si tu me connais et que tu commences à percevoir mes humeur ce n'est pas une raison valable, parfois il vaut mieux se taire et laisser couler. Moi et Mélodie nous sommes sœurs et les désaccords se règlent même encore mieux sans que personne n'intervienne. Je t'aime beaucoup mais tu me déçois, je n'en ai aucune envie mais il se veut que tu sois puni. Je suis désolée mais ton entrainement est suspendu durant la semaine voir plus si ton comportement ne s'améliore pas.

Je respirais un bon coup pour faire baisser ma propre irritation. La meneuse avait fait son travail, le novice allait pouvoir réfléchir et mettre ses idées au clair pendant cette semaine. Je relevais la tête et annonçai avec un grand sourire qui laissais toutefois sous-entendre mon reste d'irritation et qu'il fallait mieux ne pas me contredire :

- Bon, maintenant que le conflit est clos et que les conséquences sont posées, est-ce que vous allez enfin daigner vous reposer vous deux ?