Partie de chasse exaltante (Pv: Lune de Braise <3 )

Etoile de Topaze s'accroupit au sol en poussant un long grognement menaçant. Le vent lui fouettait les flancs et emmêlé ses poils. Il ignora le froid qui lui mordait la peau et lui battait les moustaches, préférant se concentrer sur le danger qui clignotait rouge dans son champs de vision. La bête rousse feu paraissait obnubilée par Lune de Braise et progressait toujours vers la guerrière immobile près du grand matou tigré. Le jeune chef plissa les paupières et fixa la gorge dégageait du renard. Etoile de Topaze était prêt à en découdre seul, car tels étaient ses ordres. Il ne voyait plus rien d'autre que l'animal roux et ses veines saillantes, à portée de griffes. Les muscles tendus, les oreilles couchées, le félin montra les crocs. Soudain, quelques choses vint frapper de plein fouet l'épaule d'Etoile de Topaze pour l'envoyer choir plus loin et un cri rageur résonna dans les bois. La vue du matou brun rayé devint floue mais il distingua deux tâches sombres au corps à corps à quelques queues de renard de lui. L'impacte avait coupé le souffle du chat qui reprenait lentement ses émotions. Néanmoins, Etoile de Topaze ne comprenait pas ce qu'il s'était passé, quand il se remémora l'odeur musquée et caractèristique de Lunne de Braise quand celle-ci avait du bondir sans réfléchir. Les pattes endoloris et la nuque douloureuse, il se releva en grinçant des dents et claudiqua pour s'adosser à un rocher, en périphérie du lieu de batail. La vue lui revint tout doucement et petit à petit les silouhettes devinrent Lunne de Braise et le renard qui empestait toujours autant. Ce que découvrit Etoile de Topaze l'horrifia. Le renard gisé entre les pattes couvertes de sang de Lunne de Braise, la queue arrachée et le pelage miteux. Jamais on ne tuait ainsi les animaux, ennemis puissent-ils être. La minette noire releva un regard pervers sur Etoile de Topaze et son petit sourire sadique acheva le chef du clan du Vent. La colère étouffa les injures qui chatouillaient la langue d'Etoile de Topaze. La larme à l'oeil par le terrible spectacle, choqué et outré, il secoua bêtement la tête. Alors qu'il relevait les yeux, Lunne de Braise se jetta sur lui en feulant. Dans un hurlement, Etoile de Topaze campa sur ses positions et se prépara à recevoir sa congénère. Des bruits de combat tirèrent Etoile de Topaze de sa transe. Il se redressa et observa Lunne de Braise, étendue contre le rocher de tout à l'heure, inerte et le renard, les yeux exorbités et les pattes tramblantes. Le bel animal s'écroula en gémissent et se tortilla. Etoile de Topaze, une mimique dégoutée et piteuse sur la truffe, lui trancha la jugulaire. Une lueur éteinte au fond des iris, il se retoura vers Lunne de Braise qui n'avait pas bronché. Il avança vers elle en se méfiant à chaque pas. Arrivé à hauteur de sa guerrière, il retourna son corps d'un coup de patte et bondit en arrière, au cas où. Mais elle ne réagit pas. Il finit par prononcer distinctement son prénom, toujours éloigné au maximum de la chatte en qui il avait perdu toute confiance. Toujours aucune réponse. Il prit alors l'innitiative de la jeter dans le fleuve qui courait non loin de là. La trainant par la peau du coup, il la lança dans l'eau gelée et ne quitta pas des yeux la chatte.

Etoile de Topaze contempla longuement la courbe finement ciselée de ses griffes encore sorties. Devrait-il s'en servir contre sa propre guerrière? Un frisson ébranla l'imposante carrure du grand matou tigré. Prosterné face à l'horreur de ce qui s'était produit, et encore secoué, Etoile de Topaze ne remarqua pas tout de suite le clapotis de l'eau quand Lune de Braise remonta la berge. Le jeune chef se figea. Comment devait-il réagir? Et si une nouvelle crise reprenait sa camarade? Il se redressa et dévisagea sauvagement la féline. Un coup le frappa en plein cœur. Lune de Braise se tenait au bord du fleuve, les yeux fixaient sur le tronc d'un chêne en lisière de forêt, la mine horrifiée et terrorisée. Etoile de Topaze fronça les sourcils et retroussa les babines pour montrer les crocs en grognant. La colère qui lui brouillait les pensées et le faisait frémir était trop forte. Se tapissant au sol, il cracha toute son amertume, les iris embrasés. Soudain, sa congénère tourna les yeux pour les poser sur son chef. La lueur apeurée qui y luisait dérouta le matou belliqueux qui cilla.
"Où est le renard?! Tu es blessé?" S'exclama la féline noire en avançant de quelques pas.
Mais Etoile de Topaze feula en couchant les oreilles. Elle se moquait visiblement de lui. Ou était-elle amnésique? Surement pas, ce qui ne fit que décupler la rage du jeune félin.
"Te moques-tu de moi? Sale traitre!" S'époumona-t-il en hurlant.
Il planta ses griffes dans le sol humide et terreux en crachant une seconde fois. Ses yeux réduis à deux fentes lançaient des éclairs. Sa queue fendait l'air.
"Qu'as-tu à me dire pour ta défense?" Feula le grand matou.

Etoile de Topaze vibrait toujours de rage. Frémissant de colère, ventre à terre et muscles bandés, le grand matou tigré fixait intensément l'inconnue en face de lui, qui autre fois aurait pu être sa camarade.

"Il est en moi, ce n'est pas ma faute..." Déclarât-elle d'une voix chevrotante.
Recroquevillée sur elle même, la féline au pelage hirsute baissa le regard. Une vague d'apaisement déferla sur le jeune chef. Il inspira profondément et ferma les paupières. Les battements de son cœur réglés sur le rythme doux et lent des vagues s'écrasant sur la berge. Il méditait. Entant que chef, que devait-il advenir de Lune de Braise ? Était-elle réellement dangereuse ? Et pour le clan ? Elle avait faillis s'en prendre à lui après tout, elle pourrait recommencer sur un autre. Une branche craqua en bordure des arbres et Etoile de Topaze sursauta en ouvrant les yeux.
"Plus un geste toi." Grogna-t-il à Lune de Braise qui commençait à s'enfoncer dans la végétation. "Je n'en ai pas fini avec toi et tu n'as nul part où aller."
Etoile de Topaze inspira à nouveau pour que son pelage retombe en place. Toujours très tendu, le matou marcha précipitamment vers sa congénère et lui barra délibérément la route en montrant les crocs. Le soleil encore haut dans le ciel perçait même à l'ombre des arbres et tâchait la robe des deux chats de pastilles lumineuses. L'une d'entre elles aveugla un cour instant Lune de Braise et dévoila la larme au coin de son œil. Etoile de Topaze en eu le souffle coupé.
"Pourquoi pleurs-tu?" Murmura-t-il en écarquillant les yeux.